Après les manifestations pro-palestiniennes qui ont débuté à Science Po il y a plusieurs semaines, c’était au tour de l’université La Sorbonne de voir sa cour investie d’étudiants, ce lundi 29 mars, avec des tentes et des drapeaux palestiniens, dans l’intention d’un blocage. Invitée dans les 4 vérités, Sylvie Retailleau, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de France, argue qu’il est important que l’université reste un lieu de débat, mais d’un « débat cadré », « acceptant la controverse », et « avec un cadre serein ». Pour la ministre, il existe également une différence entre les lieux de manifestations : si celles à l’intérieur de l’université n’entrent pas dans ce cadre, celles au dehors de ses murs, au contraire, « font partie de la démocratie ».
 
À l’heure actuelle, des blocages existent seulement au sein de Sciences Po, La Sorbonne, et nouvellement Nanterre, avec une vingtaine d’étudiants au 29 mars, mais des appels sont relayés partout en France. « On reste vigilants », assure la femme politique, qui a invité l’ensemble des présidents d’université à discuter avec elle jeudi 2 mai afin de « trouver l’équilibre entre la liberté d’expression et le non-blocage ».
 
Le 29 avril, sur X, Valérie Pécresse a annoncé « suspendre tous les financements de la région Ile-de-France » destinés à l’IEP tant que la sécurité ne sera pas rétablie. Pas question, en revanche, de couper les subsides de l’État aux universités à l’heure actuelle, indique la ministre. Pour autant, un « contrat d’objectifs de moyens et de discussions » est en cours avec le Premier ministre Gabriel Attal. Comme son nom l’indique, ce contrat se veut un moyen de trouver des leviers de discussion.
 
« Nous resterons fermes », martèle Sylvie Retailleau
 
Face à ces mobilisations, la direction de Science Po est-elle en train de faillir ? La ministre rappelle que vendredi 26 avril, celle-ci a dû saisir la préfecture de police. Les échanges ont finalement abouti à ce que François-Xavier Bellamy a qualifié le 28 avril sur Europe 1 d’« accord de la honte. » « On va organiser un grand débat sur la légitimité de ces expressions antisémites ? », s’était insurgé le chef de file LR aux élections européennes. « Je pense qu’[il] devrait regarder l’accord un peu plus précisément. Nous resterons fermes », a martelé Sylvie Retailleau, précisant qu’aucune sanction contre les propos antisémites n’avait été abandonnée. Dans le même temps, du côté de Science Po, il n’y aura, indique-t-elle, aucun boycott des relations avec les académies d’Israël, comme demandé par les manifestants.
 
Lundi 29 avril, le gouvernement a annoncé qu’il allait porter plainte pour « injures publiques devant un agent public » à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon après qu’il a comparé le président de l’université de Lille au nazi Adolph Eichmann. « Je ne l’ai pas traité de nazi. Je ne pense pas qu’il le soit. J’ai dénoncé l’exemple de sa lâcheté », a rétorqué le chef des Insoumis. « Faisons une campagne européenne (…) Il y a tant de choses à défendre au niveau de l’Europe », revendique la ministre, incitant à concentrer son attention sur les priorités.

Les 4 Vérités

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Manifestations propalestiennes à Sciences-Po et la Sorbonne, liberté d’expression… Sylvie Retailleau est l’invitée du 30 avril 2024

APR 30, 20249 MIN
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Manifestations propalestiennes à Sciences-Po et la Sorbonne, liberté d’expression… Sylvie Retailleau est l’invitée du 30 avril 2024

APR 30, 20249 MIN

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Après les manifestations pro-palestiniennes qui ont débuté à Science Po il y a plusieurs semaines, c’était au tour de l’université La Sorbonne de voir sa cour investie d’étudiants, ce lundi 29 mars, avec des tentes et des drapeaux palestiniens, dans l’intention d’un blocage. Invitée dans les 4 vérités, Sylvie Retailleau, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de France, argue qu’il est important que l’université reste un lieu de débat, mais d’un « débat cadré », « acceptant la controverse », et « avec un cadre serein ». Pour la ministre, il existe également une différence entre les lieux de manifestations : si celles à l’intérieur de l’université n’entrent pas dans ce cadre, celles au dehors de ses murs, au contraire, « font partie de la démocratie ».

À l’heure actuelle, des blocages existent seulement au sein de Sciences Po, La Sorbonne, et nouvellement Nanterre, avec une vingtaine d’étudiants au 29 mars, mais des appels sont relayés partout en France. « On reste vigilants », assure la femme politique, qui a invité l’ensemble des présidents d’université à discuter avec elle jeudi 2 mai afin de « trouver l’équilibre entre la liberté d’expression et le non-blocage ».

Le 29 avril, sur X, Valérie Pécresse a annoncé « suspendre tous les financements de la région Ile-de-France » destinés à l’IEP tant que la sécurité ne sera pas rétablie. Pas question, en revanche, de couper les subsides de l’État aux universités à l’heure actuelle, indique la ministre. Pour autant, un « contrat d’objectifs de moyens et de discussions » est en cours avec le Premier ministre Gabriel Attal. Comme son nom l’indique, ce contrat se veut un moyen de trouver des leviers de discussion.

« Nous resterons fermes », martèle Sylvie Retailleau

Face à ces mobilisations, la direction de Science Po est-elle en train de faillir ? La ministre rappelle que vendredi 26 avril, celle-ci a dû saisir la préfecture de police. Les échanges ont finalement abouti à ce que François-Xavier Bellamy a qualifié le 28 avril sur Europe 1 d’« accord de la honte. » « On va organiser un grand débat sur la légitimité de ces expressions antisémites ? », s’était insurgé le chef de file LR aux élections européennes. « Je pense qu’[il] devrait regarder l’accord un peu plus précisément. Nous resterons fermes », a martelé Sylvie Retailleau, précisant qu’aucune sanction contre les propos antisémites n’avait été abandonnée. Dans le même temps, du côté de Science Po, il n’y aura, indique-t-elle, aucun boycott des relations avec les académies d’Israël, comme demandé par les manifestants.

Lundi 29 avril, le gouvernement a annoncé qu’il allait porter plainte pour « injures publiques devant un agent public » à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon après qu’il a comparé le président de l’université de Lille au nazi Adolph Eichmann. « Je ne l’ai pas traité de nazi. Je ne pense pas qu’il le soit. J’ai dénoncé l’exemple de sa lâcheté », a rétorqué le chef des Insoumis. « Faisons une campagne européenne (…) Il y a tant de choses à défendre au niveau de l’Europe », revendique la ministre, incitant à concentrer son attention sur les priorités.