<p>Julien Gosselin, metteur en scène, dirige l’Odéon Théâtre de l’Europe, à Paris, depuis le 15&nbsp;juillet&nbsp;2024. Avec sa compagnie Si vous pouviez lécher mon cœur, il a connu le succès très jeune grâce à ses adaptations fleuves de textes littéraires. <em>Les Particules élémentaires,</em> de Michel Houellebecq, le révèle en&nbsp;2013 à Avignon. S’ensuivent une adaptation de <em>2666</em>, roman inachevé de Roberto Bolaño, puis <em>Joueurs, Mao II et Les Noms </em>adaptés de Don DeLillo.</p><br><p>Dans ses spectacles, les décors se déconstruisent au fil du récit, des écrans géants décalent la représentation. Ces mises en scène sont des expériences physiques et engageantes, exigeantes. Jusqu’au 30&nbsp;novembre, il présente aux Ateliers Berthier <em>Musée Duras</em>, un spectacle total, dix&nbsp;heures de plongée et de corps à corps avec onze textes de Marguerite Duras. Soit cinq performances de deux heures interprétées par les élèves du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris.</p><br><p>Dans cet épisode du «&nbsp;Goût de M&nbsp;» , Julien Gosselin nous reçoit dans un petit appartement qu’il habite depuis deux ans, à Paris, dans le 11e arrondissement, avec un chat, un bureau et une bibliothèque en bois confectionnée par son frère. Un duplex très sobrement meublé, presque vide.&nbsp;Il précise&nbsp;:<em> «&nbsp;Je ne possède quasiment rien, juste des bouquins. Mais sinon je n’ai rien. Je n’ai pas d’iPad. Je n’ai pas d’appareil qui coûte cher. Je n’ai pas le permis. Je n’ai pas de voiture…&nbsp;</em>» Pendant des années, on lui a reproché de <em>«&nbsp;s’habiller toujours pareil&nbsp;»</em>. Alors il a bien dû troquer son sweat bleu à capuche contre des costumes pour incarner ses fonctions de directeur d’une institution théâtrale.</p><br><p>Longtemps, le théâtre n’a pas fait partie de la vie de Julien Gosselin, qui a passé son enfance à Oye-Plage (<em>«&nbsp;un village de la France périphérique&nbsp;»</em>), entre Dunkerque et Boulogne. Né en&nbsp;1987, il a été élevé avec son frère par une mère institutrice et un père éducateur spécialisé, dans une atmosphère familiale qu’il qualifie volontiers de <em>«&nbsp;raisonnable, douce, avec une constante générosité&nbsp;»</em>. Il se souvient de son premier choc sur scène, un concert de Dominique A. Sans ressentir l’envie de jouer, il prépare toutefois un bac option théâtre, puis intègre l’école du Nord, une&nbsp;école supérieure&nbsp;d’art dramatique. Le voilà lancé dans une carrière hors norme.</p><p><em>--------</em></p><p><em>Cet épisode a été publié le 21&nbsp;novembre&nbsp;2025.</em></p><p><em>Depuis sept saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la</em><strong><em> </em></strong><em>formation et les méandres du goût d’une personnalité. Créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.</em></p><p><em>Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal), préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et de Marjorie Murphy, avec Guillaume Girault au son et à la réalisation.</em></p><p><em>Musique&nbsp;: Gotan Project</em></p><hr><p style='color:grey; font-size:0.75em;'> Hébergé par Acast. Visitez <a style='color:grey;' target='_blank' rel='noopener noreferrer' href='https://acast.com/privacy'>acast.com/privacy</a> pour plus d'informations.</p>